Visite Dun Autre Monde đŸ—ƒïž

· Pims

📩 Un vieux billet exhumĂ© de mon ancien blog. Attention, poussiĂšre possible !

đŸ· Visite d'un autre monde.

mer. 12 juillet 2017

Article publié initialement sur le blog Versusmind.eu .

J'ai connu cette société non pas du fait que ce soit une entreprise importante dans le paysage alsacien, non pas parce que cette société connaßt une croissance importante avec un chiffre d'affaire en constante hausse mais via un sujet qui m'intéresse particuliÚrement: les entreprises libérées. SEW Usocome fait partie de ces entreprises incroyables qui ont le courage de se transformer totalement pour laisser briller les intelligences de chaque membre de la société.

  1. Parlons tout d'abord de SEW Usocome - by Pims

Dans ce paragraphe, nous reprenons essentiellement des Ă©lĂ©ments accessibles sur le site officiel de SEW Usocome donc si vous connaissez dĂ©jĂ  l’entreprise, je vous invite Ă  sauter ce paragraphe. FondĂ©e en 1931, la "SĂŒddeutsche Elektromotoren Werke" est aujourd'hui une entreprise familiale d'envergure mondiale, leader dans les systĂšmes d'entraĂźnement et d'automatisation. SEW-USOCOME, filiale française du groupe SEW-EURODRIVE, compte quelques 2000 collaborateurs dans deux usines de fabrication, une usine logistique et cinq centres de montage et de services, baptisĂ©s Drive Technology Center. Les entitĂ©s de fabrication servent le marchĂ© français, mais aussi les centres de montage du groupe Ă  travers le monde.

Historiquement implantĂ© Ă  Haguenau, le fabricant de systĂšmes d'entraĂźnement SEW-Usocome a investi 70 millions d'euros dans un nouveau site, implantĂ© sur le territoire de la commune de Mommenheim (Bas-Rhin), au sein de la plateforme dĂ©partementale d'activitĂ©s de la rĂ©gion du Brumath. Avec des solutions d’entraĂźnement et d’automatisme, SEW-USOCOME propose l'ensemble des Ă©lĂ©ments pour optimiser des applications de mouvement : moteur Ă©lectrique, rĂ©ducteur mĂ©canique, motorĂ©ducteur, servomoteur, servorĂ©ducteur, convertisseur de frĂ©quence, variateur de vitesse mĂ©canique, variateur de vitesse Ă©lectrique, bus de terrain, unitĂ© mĂ©catronique et logiciel de paramĂ©trage et d’automatisation.

Signification du nom USOCOME : USine d’Organe de COmmande MEcanique.

  1. Notre visite - by Yaniv

Nous avons Ă©tĂ© accueillis chaleureusement par deux personnes de SEW Usocome Ă  l’usine de Brumath, et aprĂšs une petite collation avec les autres membres de l’association DSIEst, nous sommes allĂ©s dans une salle de rĂ©union pour nous prĂ©senter la sociĂ©tĂ© dans ses grandes lignes: quelques chiffres, l’activitĂ©, les localisations des principaux sites et leur principe de “Perfambiance” (je reviendrai sur ce dernier point). Puis un focus sur cette usine de Brumath ouverte en 2014. L’usine de Brumath a Ă©tĂ© construite car les capacitĂ©s de celle de Haguenau avaient atteint ses limites en taille, notamment du fait de sa prĂ©sence en zone urbaine. Cette usine flambant neuve avec une architecture atypique aux couleurs flashies de la sociĂ©tĂ© distinguable facilement lorsque vous longez Haguenau sur l’autoroute A4 est un vĂ©ritable bijou d’intelligence. Tout a Ă©tĂ© pensĂ© en respectant l’ADN de la sociĂ©tĂ©. DĂšs votre entrĂ©e dans le parking, vous avez le sentiment de respirer avec des grands espaces, une petite fontaine, un parking large et M. Propre y rĂšgne en maĂźtre (pas un dĂ©tritus par terre, du jamais-vu).

L’entrĂ©e spacieuse et lumineuse vous met tout de suite dans le bain, derriĂšre l’accueil, des salles de rĂ©union pour Ă©viter aux visiteurs d’avoir Ă  trop se dĂ©placer (30 000 mÂČ au plancher tout de mĂȘme), Ă  droite, la cafĂ©tĂ©ria avec une capacitĂ© de 210 personnes avec en outre, un espace extĂ©rieur pour digĂ©rer. J’ai Ă©tĂ© surpris de voir autant d’espaces “perdus” dans cette cafĂ©tĂ©ria, en gĂ©nĂ©ral, les entreprises privilĂ©gient d’occuper le maximum de surfaces mais pas dans cette sociĂ©tĂ©, le confort des employĂ©s est important. D’ailleurs, 3 panneaux affichent clairement les messages et valeurs de la sociĂ©tĂ©: le “je” et “nous” sont employĂ©s car chaque individu est considĂ©rĂ© tout en appartenant Ă  un groupe.

Enfin visite de l’usine.

En entrant, ce qu’il y a de plus frappant, c’est cette impression d’espace confortĂ©e par une forte luminositĂ©. Nous commençons par un espace pĂ©dagogique oĂč sont affichĂ©es des informations concernant l’usine en tant que telle: sa capacitĂ©, son respect de l’environnement, quelques exemples de moteurs produits...

Juste derriÚre cet espace, des cartons sont disposés comme une maquette afin de créer une nouvelle ligne de production. L'idée d'utiliser des cartons est de permettre à l'équipe de visualiser cette nouvelle ligne et de l'ajuster facilement étant donné qu'un carton est facile à déplacer. Malin ! Des notes sont prises, le processus d'idéation de la société est respecté: consultatif et pragmatique.

Tout en nous enfonçant dans l'usine, nous abordons les stands de peinture, de conception, d'empilage et dĂ©pilage automatisĂ© des caisses de 200 kgs, de stockage, d'expĂ©rimentation et j'en passe. Tout est calculĂ©, pensĂ©, conçu intelligemment de telle sorte Ă  ce que l'humain ait sa place dans l'usine pour apporter sa valeur et minimiser les tĂąches ingrates et difficiles. Quelques exemples de ceci: la technologie a beau ĂȘtre de plus en plus performante, cependant, la peinture d'un moteur dans sa totalitĂ© ne peut encore se faire avec une machine (Ă  l'exception d'une couleur), la R&D y travaille activement, Ă©tant donnĂ© le nombre consĂ©quent de possibilitĂ©s pour assembler un moteur, l'assemblage ne peut se faire qu'avec un homme.

En terme d'automatisation, nous avons Ă©tĂ© bluffĂ©s ! Au-delĂ  du classique tapis de ligne de production, le dĂ©pileur/empileur, la rĂ©partition verticale des stocks, les chariots automatisĂ©s se dĂ©plaçant grĂące Ă  des lignes Ă  induction nous plongent dans un prĂ©sent futuriste. Cela a mĂȘme créé des nouveaux postes: par exemple, pour gĂ©rer le trafic de ces chariots automatisĂ©s, qu'on peut Ă©galement retrouver dans de nombreuses usines automobiles, un "pilote/aiguilleur" s'attĂšle en permanence Ă  les guider et Ă  les contrĂŽler pour que ceux-ci soient efficients dans l'usine. Ces chariots se dĂ©placent pour apporter de stand en stand les piĂšces et moteurs de façon continue et si un stand a trop de charges, les chariots se dĂ©placent au stand suivant. Question sĂ©curitĂ©, le chariot s'arrĂȘte s'il rencontre le moindre obstacle et question induction, on nous a assurĂ© que cela suit les normes ISO et que tout est contrĂŽlĂ© et surveillĂ© pour n'avoir aucun impact sur la santĂ© des employĂ©s.

Dans l'usine se trouvent Ă©galement des bureaux en bordure des lignes de production, il est intĂ©ressant de remarquer que mĂȘme les bureaux ne sont sĂ©parĂ©s des ouvriers que par une simple vitre: tout le monde peut se regarder sans avoir les nuisances sonores. Vers la fin de la visite, nous avons un exemple concret d'entreprise libĂ©rĂ©e. Les Ă©quipes de production se rĂ©unissent autour d'une table haute et face Ă  eux se trouvent des graphiques, articles, idĂ©es et j'en passe oĂč tout est Ă©voquĂ© en toute transparence: le taux d'absentĂ©isme, les congĂ©s de chacun, les aspects financiers. Tout est fait pour responsabiliser chacun et pour montrer les impacts de chacun sur l'Ă©quipe et sur le groupe. Dans un coin de ce tableau, on observe un Ă©criteau "ce que nous voulons Ă©viter" avec en-dessous, un article sur une usine dĂ©localisĂ©e dans l'Est. Les messages sont claires et entendues. Chacun peut s'exprimer librement et proposer des idĂ©es d'amĂ©lioration.

Puis nous retournons dans la salle afin de suivre une présentation intéressante réalisée par Cisco.

The End - I'm poor lonesome cowboy and a long long way from home


  1. L'usine du futur - by Pierre-Marie

Origines du terme :

Il y a bientĂŽt quinze ans, Tim O'Reilly Ă©diteur de livres spĂ©cialisĂ©s dans l’informatique dĂ©mocratisait l’expression « Web 2.0 ». Souvent critiquĂ© par les acteurs du domaine, utilisĂ© Ă  tort et Ă  travers par diffĂ©rents commentateurs souvent peu Ă  l’aise avec la technologie, et rĂ©cupĂ©rĂ© Ă  l’excĂšs par le marketing ; ce terme a nĂ©anmoins rĂ©ussi Ă  s’imposer en dĂ©crivant une mutation irrĂ©vocable que prenait le monde du web en incluant dĂ©sormais la dimension sociale. Le concept d’« Entreprise 4.0 » n’est quant Ă  lui, pas un constat, mais une aspiration. Aussi connu sous le terme d’« Usine du futur », de « cyberusine » ou d’ « usine connectĂ©e », peu importe la maniĂšre de la nommer, cette mutation du secteur propose une rĂ©volution des processus industriels, basĂ©e sur les nouvelles technologies et l’innovation. Pourquoi parle-t-on de 4.0, dĂšs alors ? Par convention, on considĂšre que du point de vue historique et Ă©conomique, les sociĂ©tĂ©s occidentales ont connu trois rĂ©volutions industrielles :

L’entreprise 4.0 est donc l’entreprise fermement ancrĂ©e dans une quatriĂšme rĂ©volution industrielle, non subie, mais provoquĂ©e. Ce terme n’est donc pas neutre, et ça n’est pas pour rien que ce concept est issu d’une dĂ©marche volontariste amorcĂ©e par un Ă©tat.

En effet l’Entreprise 4.0 est Ă  l’origine l'un des projets clĂ©s de la stratĂ©gie concernant les hautes technologies du gouvernement allemand, qui a lancĂ© la rĂ©flexion sur ce dossier dĂšs le dĂ©but des annĂ©es 2010. Le concept a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence pour la premiĂšre fois lors la foire de Hanovre (salon de la technologie industrielle) de 2011. En 2013, un rapport complet dĂ©crivant le concept a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par un groupe de travail transdisciplinaire, Ă©galement Ă  la foire de Hanovre. En juillet 2015, la France a créé l'Alliance Industrie du Futur, Ă  l'initiative d'organisations professionnelles et d'institutions de la recherche (dont le CEA, CETIM, Arts & MĂ©tiers, ParisTech, Institut Mines-TĂ©lĂ©com), et l’on peut citer quelques entreprises françaises qui ont dĂ©jĂ  amorcĂ©es leur transformation : Fives, Schneider Electric, Dassault SystĂšmes, Airbus Group, Bosch Rexroth ou la SNCF. Les prĂ©ceptes fondateurs :

Pour l'essentiel, il s'agit de repenser l'organisation des moyens de production, autour d'une nouvelle gĂ©nĂ©ration d'usines « intelligentes » (« smart factories »). Elles se caractĂ©risent par une adaptabilitĂ© Ă©largie et par une allocation plus efficace des ressources. On parle ainsi d’une « nouvelle Ă©conomie des complĂ©mentaritĂ©s entre entreprises » qui met Ă©galement en lumiĂšre la « dimension dĂ©sormais stratĂ©gique de la compĂ©titivitĂ© relationnelle entre acteurs privĂ©s et publics ». Plus prosaĂŻquement, il s’agit, via l’utilisation des nouvelles technologies, de rĂ©duire les barriĂšres entre fournisseurs, producteurs et clients. Quatre principes de base sont au cƓur de ce projet : InteropĂ©rabilitĂ©:

Machines, capteurs, ou mĂȘme clients, fournisseurs etc
 Tout le monde doit ĂȘtre en mesure de communiquer : il ne doit plus y avoir de « silo ». L’accĂ©lĂ©ration technologique est ici un facteur dĂ©terminant, particuliĂšrement avec le dĂ©veloppement de l’IoT. Transparence de l’information & simulation :

Tout processus doit pouvoir ĂȘtre modĂ©lisĂ© et simulĂ©. La modĂ©lisation des lignes de production, des espaces de stockage, de logistique, ainsi que de toutes les rĂšgles d'organisation industrielle et logistique, permet de reprĂ©senter virtuellement un site de production ou logistique. Et ceci avant tout investissement matĂ©riel. Le recueil des donnĂ©es produites par les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments de la chaĂźne de production permet Ă©galement de produire une rĂ©plique virtuelle de tout ou partie de cette chaĂźne afin de gĂ©nĂ©rer des simulations de procĂ©dĂ©s ou de tests, mais aussi de permettre aux futurs ouvriers et techniciens de se familiariser avec des outils de travail et des procĂ©dures complexes ou encore de faciliter les rĂ©parations et la maintenance pour des non-spĂ©cialistes. Assistance technique

Bien sĂ»r, l’agglomĂ©ration d’informations permet de prendre les dĂ©cisions appropriĂ©es, facilitant ainsi la vie des employĂ©s. Mais les progrĂšs techniques appliquĂ©s aux purs process de productions doivent permettre d’accompagner les employĂ©s en rĂ©alisant les tĂąches les plus difficiles, pĂ©nibles, ou dangereuses. Il faut ainsi faciliter le travail des employĂ©s grĂące aux robots de manutention, de fabrication
 DĂ©centralisation des dĂ©cisions :

La possession et le traitement des informations en temps rĂ©el permet une autonomie dans la prise de dĂ©cisions, et indirectement une responsabilisation de l’employĂ©, qui voit sa valeur ajoutĂ©e non pas diminuĂ©e, par la suppression des tĂąches les plus complexes ou pĂ©nibles, mais au contraire augmentĂ©e par son implication dans la qualitĂ© du produit. Seules les exceptions, ou interfĂ©rences restent escaladĂ©es dans le processus de dĂ©cision.

Les effets positifs immédiats recherchés :

Optimiser la consommation d’énergie et de matiĂšres premiĂšres :

L’utilisation intelligente des diffĂ©rentes ressources nĂ©cessaires Ă  l’industrie permet de prĂ©voir et d’absorber les chocs, de limiter le stock et le gaspillage. Disposer d’une vision globale de l’usine et des Ă©quipements qui la composent permet de mieux gĂ©rer l’ensemble des Ă©quipements industriels et d’optimiser la consommation, comme dans le cas des smart grids. Tisser un lien fort avec les clients :

Dans une dĂ©marche de pilotage des applications plus directe avec les consommateurs, notamment Ă  l’aide des rĂ©seaux sociaux, le client externe s’implique dans la conception (personnalisation) mais aussi dans l’usage du produit. Le retour d’information sur l’usage du produit, par exemple, est une information capitale qui peut dĂ©sormais ĂȘtre remontĂ©e directement au concepteur. Produire avec agilitĂ© :

Des unitĂ©s de production flexibles, entiĂšrement automatisĂ©es et totalement interconnectĂ©es, permettent de passer rapidement de la fabrication d’un produit Ă  un autre et de moduler, en temps rĂ©el, les quantitĂ©s produites en fonction des commandes. Le tout est fondĂ© sur un rĂ©seau de communication oĂč machines et composants de machines Ă©changent des donnĂ©es en direct. Alors qui y va ?

Le cabinet Ernst & Youg a communiqué une étude fin 2016, réalisée auprÚs de 705 entreprises.

80 % estiment que l’Industrie 4.0 est « stratĂ©giquement importante » pour leur activitĂ©; 40 % estiment Ă  avoir fait un pas vers la production intelligente. Parmi ces pionniĂšres, celles des secteurs de l’automobile (47 % sont dĂ©jĂ  actives dans le domaine et 20 % le prĂ©voient dans un futur proche) et de la construction de machines (44 % sont actives, 25 % le prĂ©voient) semblent avoir pris une longueur d’avance; 66 % des entreprises Ă©voquent des investissements trop Ă©levĂ©s; 61 % estiment manquer de compĂ©tences en interne; 54 % des entreprises de plus de 500 employĂ©s se sont dĂ©jĂ  lancĂ©es dans l’Industrie 4.0, pour 38% parmi les PME.

Une seconde Ă©tude, rĂ©alisĂ©e en octobre par International Data Corporation (IDC) pour le compte de Dassault SystĂšmes, rĂ©vĂšle que les freins majeurs pour la dĂ©mocratisation de l’entreprise 4.0 sont dans l’ordre :

La sécurité informatique Le manque de standards internationaux Les investissements élevés La qualification des employés

Pas si simple de s’y lancer à corps perdu !

Chez SEW:

Au cours de cette visite, les prĂ©ceptes Ă©tablis de l’entreprise 4.0 sont visibles et constituent le squelette dans le design du site de Brumath, dans une approche quasiment holistique.

Bien sur l’interopĂ©rabilitĂ© est une condition sine qua non: ici, c’est l’ERP qui constitue le rĂ©seau neuronal de l’ensemble de l’entreprise. SAP, pour ne pas le citer, est un fournisseur historique de SEW, et la proximitĂ© gĂ©ographique de leur siĂšge a beaucoup comptĂ© dans leur collaboration sur ce projet. L’ERP est ainsi intĂ©grĂ© jusqu’au coeur des chariots automatisĂ©s.

C’est Ă©galement l’ERP qui est capable de modĂ©liser en temps rĂ©el l’intĂ©gralitĂ© de la production, mais Ă©galement capable de “fragmenter” le stock pour le rĂ©partir sur diffĂ©rentes machines et limiter le risque de downtime. L’image qui m’est immĂ©diatement venue Ă  l’esprit en visitant l’entrepĂŽt, c’est celle des petits carrĂ©s d’un disque dur lors d’une dĂ©fragmentation (ce qui ne rajeunit pas, j’en conviens). Le principe est le mĂȘme, chaque lot est rĂ©parti de maniĂšre optimisĂ©e dans l’espace disponible pour assurer sa sĂ©curitĂ© et son accessibilitĂ©. Il prend cette dĂ©cision de maniĂšre automatisĂ©e, avec pour seule tierce information, la lecture du code barre.

Les effets bĂ©nĂ©fiques de l’industrie 4.0 pour les clients internes sont tout de suite apparents: tout le bĂątiment est conçu, y compris l’atelier, pour rester Ă  des tempĂ©ratures agrĂ©ables, le bruit est limitĂ©, et la luminositĂ© adaptĂ©e avec une consommation d'Ă©lectricitĂ© restreinte. Pas de portes, pas de sas, les seules zones “protĂ©gĂ©es” sont celle autour d’automates, auxquelles l’employĂ© n’a pas vocation Ă  accĂ©der en temps normal. Notons que la maintenance se fait par une Ă©quipe prĂ©sente sur site.

Quelques liens intéressants:

  • https://www.lesechos.fr/01/11/2016/lesechos.fr/0211450729166_productivite-et-bien-etre-dans-l-usine-4-0-de-sew-usocome.htm
  • http://www.latribune.fr/regions/alsace/sew-usocome-robotise-son-usine-modele-a-mommenheim-457598.html
  1. Les entreprises libérées et SEW Usocome - by Yaniv

Si vous n’ĂȘtes pas familier avec ce concept, je vous invite Ă  regarder l’excellent documentaire fait par ArtĂ©: “Le bonheur au travail”. Une bande dessinĂ©e est Ă©galement sortie sur ce sujet 1 an plus tard et se trouve dans notre bibliothĂšque partagĂ©e (connue sous le nom de Bretz’Biblio).

En quelques mots, car il y a suffisamment de documentations sur ce sujet - comme ce lien par exemple - l’entreprise libĂ©rĂ©e est une entreprise qui aplanit sa hiĂ©rarchie afin de rendre chaque employĂ© responsable de ses actions. C’est un changement total de mentalitĂ© et de culture au sein de l’entreprise, aucune personne n’a plus de pouvoir qu’un autre. Une anecdote Ă  ce sujet: le patron de l’entreprise travaille dans un open space comme tout le monde, ou encore n’a plus de place de parking attribuĂ©e.

C’est extrĂȘmement responsabilisant car tout est connu et transparent, parfois mĂȘme jusqu’au salaire de chacun !

Bien entendu, ce systĂšme a ses dĂ©tracteurs. Une des critiques, pour l’exemple: certaines personnes arrivent plus Ă  fĂ©dĂ©rer naturellement que d’autres et en voulant Ă©viter une hiĂ©rarchie, on se retrouve Ă  en avoir une officieuse de fait. Autre exemple: il est difficile pour les cadres qui se sont battus pour arriver en haut de la pyramide de se retrouver dans une organisation plate


Et SEW Usocome lĂ -dedans ? Michel Munzenhuter, ancien Directeur GĂ©nĂ©ral de SEW-Usocome, a inventĂ© le concept de “Perfambiance” en 1988 (!): selon lui, il ne peut pas y avoir de performances sans bonne ambiance de travail, cela a amenĂ© des grands principes au niveau groupe mais Ă©galement au niveau individuel.

Je vous invite Ă  voir son interview assez courte Ă  ce propos: https://www.youtube.com/watch?v=M_kr-YTuaR0

Et sa conférence plus longue: https://www.youtube.com/watch?v=11zNPyoEUdQ

L’entreprise n’a que trois Ă©chelons:

  1. La Direction Générale

  2. Les Managers des mini-usines (voir le reportage d’ArtĂ©, la partie sur l’entreprise Favi)

  3. Les personnes travaillant au sein des mini-usines

Comme vous avez pu le voir dans le paragraphe sur la visite de l’usine, tout a Ă©tĂ© pensĂ© pour permettre Ă  chacun de communiquer les uns avec les autres: absence de portes et de cloisons, tableaux d’affichages transparent, cafĂ©tĂ©ria agrĂ©able et pas chĂšre, lumiĂšre naturelle, plantes vertes... J’ai appris par la suite que tout l’espace de travail a Ă©tĂ© conçu pour ĂȘtre Ă  hauteur d’homme afin d’éviter les efforts rĂ©pĂ©titifs et ingrats pouvant casser Ă  la fois le dos et le moral des ouvriers.

Comme le dit son Directeur GĂ©nĂ©ral actuel, M. Jean-Claude Reverdell, qui n’aime pas le terme entreprise libĂ©rĂ©e car l’entreprise n’est pas une prison, il faut parler de “libĂ©rer les Ă©nergies”. Conclusion:

Ce fut une expĂ©rience enrichissante de dĂ©couvrir cette sociĂ©tĂ© qui s’inscrit dans une dĂ©marche permanente d’innovation et d’amĂ©lioration continue. Cela s’illustre concrĂštement par l’inscription dans le cercle des entreprises libĂ©rĂ©es et par le passage Ă  l’usine 4.0 que nous avons eu la chance de voir.

Pour aller plus loin, il y a deux façons de devenir une entreprise libĂ©rĂ©e: Une maniĂšre radicale comme Chronoflex, qui au bord de la faillite, a eu l’audace de responsabiliser en confiant l’avenir de l’entreprise aux employĂ©s;

Une maniÚre itérative comme le fait actuellement Michelin pour y arriver progressivement et en douceur via des tests sur certaines usines;

Il serait intĂ©ressant d’approfondir la dĂ©marche pour savoir comment entrer dans ce monde des entreprises libĂ©rĂ©es par l’une ou l’autre mĂ©thode car il est vrai que cela peut sembler abstrait.

Dans tous les cas, SEW Usocome a un bel avenir devant elle et on lui souhaite d’étendre son influence au-delĂ  de ses murs !