Guerre, Opensource et BD

· Pims

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Parfois les informations se télescopent et des liens inattendus se font.

Récemment j'ai écouté un reportage à la radio sur l'opération "Pavoutyna". Si vous avez suivi, c'est absolument fascinant, il s'agit pour résumer en quelques mots d'une offensive ukrainienne à base de drones, visant 6 bases russes et ayant fait des milliards de dégâts sur l'aviation militaire russe. Un article plutôt bien fait se trouve ici

Cela a nécessité des mois de préparation, c'est un tour de force incroyable, et nous donne une leçon sur le futur des guerres modernes, et l'obsolescence des modèles classiques. Mais celà, bien d'autres vous l'expliquerons bien mieux que moi. Moi c'est un détail anecdotique qui m'a fait faire tilt.

Un drone, d'autant plus militaire, c'est compliqué à téléguider/programmer. Et là, il a été révélé qu'ils ont utilisé le soft Ardupilot... qui est open source et sur GitHub. Déjà, c'est en soit amusant, on imagine mal en se promenant sur ce site tomber sur du code susceptible d'être utilisé dans le monde militaire à un si haut niveau de criticité. Si même l'armé se mets à l'open source...

Mais dans les gens qui ont mouillé le maillot à l'époque (on parle d'un soft qui a plus de 15 ans), on trouve Chris Anderson. "Bon sang mais je connais ce nom!" Et oui, il s'agit de l'ancien redac' chef de Wired, magazine de référence sur le monde des nouvelles tech dans les années 2000, et entre autres l'auteur d'un bouquin absoluement fascinant sur un concept économique qu'il avait théorisé: La Longue Traine.

Je cite wikipedia:

L’expression long tail (équivalent anglais de « longue traîne ») est utilisée par Chris Anderson. Il se réfère à l’essai de Clay Shirky[5], lequel remarquait qu’un nombre relativement petit de weblogs ont de nombreux liens web pointant vers eux, alors que la longue traîne est composée de millions de weblogs qui n’ont que peu de liens qui pointent sur eux. Dans une série de conférences et dans un article du magazine Wired, paru en octobre 2004, Anderson décrit les effets de cette longue traîne sur les modèles économiques présents et futurs. Il pense que les produits qui sont l’objet d’une faible demande, ou qui n’ont qu’un faible volume de vente, peuvent collectivement représenter une part de marché égale ou supérieure à celle des best-sellers, si les canaux de distribution peuvent proposer assez de choix et créer la liaison permettant de les découvrir. Des exemples de tels canaux de distribution sont représentés par Amazon, Netflix ou Wikipédia. Comme ces exemples l’illustrent, la longue traîne est un marché potentiel, rendu accessible par les possibilités d’Internet. Un employé d’Amazon décrit la longue traîne ainsi : We sold more books today that didn't sell at all yesterday than we sold today of all the books that did sell yesterday. (« Aujourd'hui, nous vendons des livres qui ne se sont jamais vendus, bien plus que nous ne vendons ces livres qui ont déjà trouvé leurs lecteurs. »)[6] Dans le même ordre d’idée, les articles peu lus de Wikipédia ont, collectivement, plus de lecteurs que les articles principaux que l’on peut également trouver sur des encyclopédies généralistes telles que l’Encyclopædia Britannica. La même chose se passe pour les livres à l’inventaire d’Amazon : la demande totale pour les articles peu demandés dépasse la demande totale des articles très demandés. La stratégie commerciale s'avère plus rentable que si elle tenait uniquement sur la vente de blockbusters.

Ce bouquin, je me souviens l'avoir lu il y a bientôt 20 ans et m'en être servi pour mon mémoire de fin d'études, à l'époque axé sur l'analyse du marché de la bande dessinée... Flashback... (Au passage la théorie est absolument géniale et s'est vérifiée aujourd'hui.)